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Michel Ney

Michel Ney nait à Sarrelouis (Lorraine) le 10 janvier 1769. D’origine modeste - son père est tonnelier -, il abandonne un paisible travail de bureau pour s’engager dans un régiment de hussards en 1787. Sous la Révolution, il combat aux frontières où il est remarqué par Kléber en 1794. Ses hommes lui ont déjà donné un surnom : « l’Infatigable ». Les charges du corps de hussards qu’il commande en 1797 contribuent aux victoires de Neuwied et de Dierdoff.

Quand la guerre reprend en 1798, Ney se rend fameux par un curieux fait d’armes : il s’empare de Manheim par la ruse, avec seulement 150 hommes. Il est promu général de division. Après de nouveaux exploits dans l’Armée du Danube, il est investi du commandement provisoire de l’Armée du Rhin. Il sert sous les ordres de Lecourbe quand il apprend le coup d’Etat du 18-Brumaire. Républicain convaincu, il ne s’en réjouit pas mais fait néanmoins acte d’adhésion au Consulat.

En 1800, sous le commandement de Moreau, il fait à nouveau parler de lui pour sa participation à la bataille d’Hohenlinden, le 3 décembre. Son attaque foudroyante fait 10000 prisonniers. Le Premier Consul s’intéresse alors de près à ce général. Il le marie à une amie d’Hortense de Beauharnais et le nomme ambassadeur en Suisse. En 1803, il lui confie le VIème corps d’armée du camp de Boulogne. L’année suivante, il le fait maréchal.

Ney n’a pas son pareil pour mener les attaques. Il fait cependant un pauvre stratège et l’Empereur aura toujours soin de le diriger de près. En 1805, Ney se lance en campagne à la tête du VIème corps. A Elchingen (14 octobre 1805), il refoule les Autrichiens vers Ulm, victoire qui lui vaudra en 1808 le titre ducal. Il marche ensuite sur le Tyrol d’où il chasse l’archiduc Charles. En 1806, il participe à la campagne de Prusse. Présent à Iéna, le 14 octobre, il emmène ses divisions à l’assaut des lignes prussiennes. Mais, emporté par son élan, il se retrouve encerclé. Lannes le tire de ce mauvais pas. Le lendemain, Ney prend Erfurt et quelques jours plus tard entame le siège de Magdebourg, siège qui va durer moins de 24 heures.

Il est partout ; à Eylau (8 février 1807) où il arrive en retard sur le champ de bataille, mais contraint les Russes à se replier, à Guttstadt, où il combat 70 000 hommes avec seulement 14 000 soldats, à Friedland, où il attaque l’aile gauche de l’armée ennemie et la jette dans l’Alle. Le maréchal jouit maintenant d’une immense réputation et de l’adoration de ses soldats.

De 1808 à 1811, Ney sert en Espagne et au Portugal. Après plusieurs succès, il entame le siège de Villa-Franca. Quand l’armée de Masséna effectue sa retraite, poursuivie par Wellington, il mène les combats d’arrière-gardes, avec les 6 000 hommes qui restent de son corps. Il supporte mal d’être placé hiérarchiquement sous Masséna, de recevoir des instructions d’autres que l’Empereur. Les querelles sont fréquentes. Ney renâcle tant que Napoléon finit par le destituer en mars 1811. Renvoyé en France, il est chargé de préparer un des corps d’armée qui va envahir la Russie.

Cette campagne sera la plus glorieuse du maréchal. Il participe activement à la prise de Smolensk, où il reçoit une balle dans le cou. Lors de la bataille de Borodino (7 septembre 1812), son attaque de la grande redoute est décisive. Il obtient le titre de prince de la Moskowa et le surnom, par Napoléon, de « brave des braves ». Lors de la retraite, il fait des prodiges. Chargé de l’arrière- garde, harcelé par les ennemis, il parvient miraculeusement à rejoindre Napoléon avant le passage de la Bérézina. Pour sauver 3 000 hommes du désastre, il n’a pas compté les efforts et les sacrifices. Il est l’un des derniers Français à quitter le sol russe.

Les deux années suivantes, Ney est placé à des postes clefs, présent à Lützen (2 mai 1813), à Bautzen (20-21 mai 1813), à Dennewitz (6 septembre 1813), où il est battu par Bernadotte, à Leipzig enfin (16-19 octobre 1813). Après la défaite, il juge que l’ambition de Napoléon est la cause principale du désastre. En avril 1814, il est l’un de ceux qui demandent à l’Empereur d’abdiquer, l’un de ceux qui apportent au tsar la première abdication.

Au retour du Roi, Ney lui adresse son allégeance. Louis XVIII lui fait bon accueil et le nomme commandant de la Garde royale et Pair de France. Ney entame une vie de courtisan mais, blessé par la froideur que l’on affecte pour ses origines roturières, finit par se retirer dans ses terres. Quand la nouvelle du retour de Napoléon atteint Paris, il offre au Roi de ramener l’Empereur « dans une cage de fer ». En route, il découvre une France bonapartiste. Quand il rencontre Napoléon, Ney est à nouveau acquis à sa cause. Il prend part à la campagne de Belgique de juin 1815, aux côtés de son ancien maître.

À Quatre-Bras (16 juin 1815), ses attaques manquent de vigueur. A Mont-Saint-Jean (18 juin), ses charges sont mal organisées, dirigées aux mauvais endroits. Bientôt Ney semble chercher la mort. Après la défaite, il se présente à la Chambre des Pairs pour tenter de se justifier. Malgré le passeport fourni par Fouché, il refuse de fuir. Réfugié dans un village, il laisse exposé le sabre turc que lui a offert l’Empereur pour son mariage. C’est ainsi qu’il est remarqué et arrêté, le 3 août 1815. Le jury chargé de le juger, composé de maréchaux dont une bonne part ont agi comme lui, se déclare incompétent. La Chambre des pairs prend l’affaire en main et décrète la peine capitale (parmi les votants, Chateaubriand).

Le 7 décembre, au lieu de l’exécuter sur la plaine de Grenelle, comme c’est la coutume, on l’emmène sur l’avenue de l’Observatoire, pour éviter les mouvements de foule. Ney refuse le bandeau, tonne « Soldats, droit au cœur ! » et tombe, fusillé. La monarchie a fait un exemple. Quatre ans plus tard, elle absoudra les autres maréchaux.

Michel Ney
Armée française

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